Les professionnels de santé et les étudiants en santé constituent le coeur de notre système de santé, ils en assurent la continuité, la qualité et l'humanité. Pourtant, ceux qui prennent soin paient trop souvent un prix lourd et silencieux : épuisement, isolement, surcharge émotionnelle, perte de sens, violences, conflits éthiques… Derrière la vocation se dessine une dégradation progressive et profonde de leurs conditions.
Selon les derniers rapports et enquêtes : 55 % des soignants se sentent épuisés et 60 % déclarent souffrir de douleurs chroniques (vs 30 % des adultes de la population)1. Chez les soignants libéraux plus particulièrement, 20 % auraient reçus un diagnostic de dépression2. Une étude de la région européenne de l'OMS, affirment que les soignants sont 5 fois plus susceptibles que la population générale de présenter des symptômes de dépression (32 % contre 6 %)3.

Cette situation a un impact direct sur la qualité des soins dispensés. Selon une enquête menée par SPS, 48 % des soignants pensent que leur souffrance psychologique pourrait impacter la qualité des soins au point de mettre en danger les patients4.
Les étudiants en filière santé ne sont pas non plus épargnés par ces constats. Les dernières enquêtes des fédérations étudiantes révèlent 14 à 30 % (selon les filières) des étudiants déclarent avoir des pensées suicidaires, que 15 à 31 % consomment ou ont commencé à consommer des psychotropes à cause de leurs études. En raison des conditions dans lesquelles ils évoluent et faute de soutien, 50 à 77 % (selon les filières) d'entre eux ont déjà pensé à arrêter leurs études.
Ces données témoignent à quel point la santé des soignants est une condition inéluctable de notre système de santé et qu'elle se positionne à la croisée de différents enjeux : qualité et sécurité des soins, attractivité et fidélisation des métiers du soin, incarnation et relai des messages de prévention, efficience.
Replacer la santé des soignants au cœur des priorités de société n’est plus un choix : c’est une nécessité, une urgence collective pour garantir la pérennité du système de santé. Cet enjeu systémique exige une action de tous et à tous les niveaux : individuel, organisationnel et environnemental.
SPS, un acteur de référence pour la santé des soignants
Depuis plus de 10 ans, SPS se tient au cœur de cette urgence en accompagnant, agissant en prévention et défendant la cause. Depuis 2015, SPS œuvre aux côtés de celles et ceux qui, trop souvent, souffrent en silence derrière leur mission au détriment de leur propre santé.
En octobre 2025, SPS est devenu « SPS, l’institut pour la santé des soignants ». Ce changement de nom, est le résultat de 10 ans d’engagement et d’actions. Il marque une étape fondatrice dans l'histoire de l'association. Cette transformation traduit la volonté d’amplifier son action et de poursuivre sa mission.
SPS propose une réponse innovante à travers la création du premier lieu dédié à tous les soignants : La Maison des Soignants. Ces espaces sont appelés à se décliner sur l'ensemble du territoire d'ici 2050.
Une mobilisation collective #soignantsgrandecause : convaincre, mobiliser et agir
Fort de ses 10 ans d’expertise, SPS lance la mobilisation "Il y a urgence #soignantsgrandecause" destinée à faire bouger les lignes et briser les tabous autour de la souffrance psychique des soignants.
Cette mobilisation a été initiée lors du 11è colloque national de SPS, le 28 août dernier au ministère de la Santé et de l’Accès aux Soins sous le haut patronage du président de la République. Près de 500 participants ont pris part à cet évènement d’ampleur, qui a marqué le coup d'envoi d’une mobilisation nationale inédite.
Cette campagne vise à sensibiliser à la fois le grand public, les décideurs politiques, les acteurs de santé et les médias. Elle s'appuie sur :
- un plaidoyer porté auprès des décideurs politiques (cabinet ministériel, administration centrale et parlementaires).
- une campagne de communication nationale (affichage, film...).
- un appel à témoins pour rendre visibles les réalités vécues des soignants.